Projet l’appel de l’Eau
L’Eau, l’élément clé au commencement de la vie. Sans elle nous ne serions rien, et c’est pourquoi il y a environ 700 ans l’homme créa l’espace des Hortillonnages. En effet sans l’eau pas de terre nourricière, elle a permis à de nombreux Hortillons de pouvoir développer un maraîchage reconnu, issu de la qualité de ces terres et de l’aménagement des différents rieux qui demandent un entretien de chaque instant.
Aujourd’hui les Hortillons sont peu nombreux mais leurs jardins vertueux endossent le rôle essentiel d’être un territoire écologique et pédagogique auprès d’un large public, petit et grand, où l’homme y vit quotidiennement en étroitesse avec l’eau notamment pour les déplacements et les promenades pleine de douceur qui s’effectuent en barque ou bien alors comme d’antan lors des marchés sur l’eau l’été qui attirent de nombreux touristes. Il fait bon y flâner et on ne peut que contempler la plénitude de cet endroit unique.
A partir de ce constat, il était devenu pour moi évidant de devoir concevoir avec l’Eau. Je m’imagine à pied longeant les diverses parcelles, me posant de temps à autre sur un banc pour prendre le temps de me ressourcer tout en prenant conscience que cet écrins de nature aux abords de l’urbain met en éveil tous mes sens!
J’ai l’envie de participer à ce tableau, de jouer avec les éléments et certainement d’y apporter un regard différent.
A l’image d’un jet de galet ricochant sur l’eau, des ondes seront apparentes à la surface de l’eau. Ces anamorphoses invitent le public à se positionner de lui même dans le prolongement des cônes d’onde.
Des ronds dans l’eau, des ronds sur l’eau, qu’est ce que le rond?
D’un point de vue psychanalytique le rond appelle la caresse, la douceur. Pour les amoureux de la langue française (et pas que) prononcer « rond » apporte une substance poétique ainsi qu’une certaine tranquillité tant il fait arrondir paisiblement la bouche, les lèvre dans une unique syllabe, un seul souffle.
Gaston Bachelard, dans son ouvrage La poétique de l’espace met en exergue la phénoménologie du rond à travers des textes d’artistes notamment La Fontaine, Van gogh et Joë Bousquet. Pour chacun la rondeur est une donnée à caractère intime, celui-ci est la marque d’une primitivité; « L’être est rond » au plus profond de nous même cette perception nous aide à nous rassembler sur nous même telle la noix qui s’arrondit dans sa coquille, la rondeur de vie. On peut reporter ce rond en référence à notre terre, à notre système solaire ou bien encore au ventre de notre mère.
La rencontre du Rond et L’Eau représente l’image métaphysique de l’appel à la vie.
Un dialogue
Ma volonté est d’établir une réelle communication avec l’Eau tout en restant sur les berges. Vu de loin, l’installation posera question. Elle interpellera le public qui par curiosité se rapprochera et découvrira au fur et à mesure une lecture du paysage différente de celle dont il a l’habitude.
La mise en oeuvre – les matériaux
L’installation sera composée de plusieurs demi-cercles en fer (type fer à béton ou fer plat) recouverts de peinture blanche pour être bien vu en journée. Un dispositif de LED pourra être étudié pour un éclairage nocturne.
Ils seront plantés dans le sol meuble du lit du cours d’eau et reliés ensemble par une colonne vertébrale métallique. Leur espacement sera compris entre 2 et 3,00m.
Dans une démarche éthique, les fers seront réutilisés pour la réalisation de structures de serres maraichères en don à des jardins ouvriers.
L’installation dans le site
Le projet semblera modeste de part sa mise en oeuvre mais possèdera des dimensions d’ordre monumentales afin de mettre en valeur les perspectives qui s’offriront aux visiteurs. Le plan d’eau sera suffisamment important pour ne pas risquer d’être déranger par des questions de proportions. Les cônes seront orientés vers la berge sur des lieux de passage afin d’entrer au maximum en communication avec le public.