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canopée architecture
L’idée première part de l’envie d’une canopée, cette membrane fascinante aussi ténue que dense, sur laquelle l’imagination se projette.
Que ce soit seul ou en compagnie, pour se ressourcer, ou pour retrouver la fraîcheur lors d’une journée sous un soleil brulant, la canopée, tel un toit, est cette frontière qui offre une suggestion de refuge à celui qui regarde d’en bas. Un refuge que l’on nomme forêt, qui a cette échelle réconfortante, quand on projette d’y installer un abri tempo- raire ou quand on y imagine la maison rêvé. Mais la forêt peut également prendre une autre échelle, celle d’un monument et devenir cathédrale. Un sanctuaire de la vie, avec ses voutes, ses piliers et ses fondations, ses jeux de lumière, son clair-obscur et ses ombres, le produit de la rencontre entre l’atmosphère et le sol, qui donne lieu à un espace riche en écosystèmes et qui constitue une véritable scénographie.
La forêt est cet espace multifacette, plein de ressources matérielles et immatérielles. Par le cycle de la vie qui s’y développe, la forêt est l’un des espaces les plus autonomes et les plus proches de l’idée d’éternité qui puissent exister. Ce qui vient encore renforcer son caractère monumental.
Ces sensations, nous avons essayé de les retranscrire de façon abstraite dans une composition scénographique.
Une sorte d’hommage que nous avons voulu rendre en reconstituant la mémoire de la forêt par les matériaux lui ayant une fois appartenu. L’ensemble symbolise la fin d’un cycle et le début d’un autre dans un geste artistique.
Ainsi l’espace proposé se développe autour d’un centre, où l’idée de la forme circulaire est très présente, du plus petit élément à la plus grande forme de composition. Les chambres à air constituent l’élément de base. Associées et en hauteur, suspendues par des filets, qui sont tenus en tension par des poteaux, elles recréent l’extrémité de la forêt qui en est son feuillage. Un ensemble de voiles de différentes opacités, diamètres et longueurs, accrochés sous les chambres à air descend vers le sol ventant peupler l’emprise de cet espace et cacher aussi la structure. Les différents types de voiles sont utilisés pour créer des densités plus ou moins importantes et hiérarchiser les parcours et les vues.
Tout cet ensemble repose sur une estrade composée d’une double couche de palettes en bois et recouverte d’un habillage en contreplaqué qui fait office de bute et participe à l’élévation de l’ensemble. Ici les codes d’un temple ont été reproduits, avec des accès centraux et latéraux par le biais de la soustraction d’une couche de palettes, à certains endroits, de façon à offrir le confort d’une marche pour celui qui monte. Les accès se croisent dans un point central où l’absence d’une partie des voiles, plus précisément ceux qui descendent jusqu’au sol, laissent une zone libre d’obstacles, une clairière si l’on veut, pour que l’on puisse contempler le ciel découpé par les formes de la canopée.
Le résultat est une atmosphère mystérieuse qui s’empare de celui qui la sillonne. Une ambiance cotonnée que le
vent aide à façonner, où l’on devine des silhouettes et où l’on découvre les ombres des chambres à air.
La nuit, un éclairage délicat venant du sol, placé sous chaque tronc, et alimenté par des batteries, pourra être séquencé avec une variation d’intensité afin de permettre de faire vivre la canopée et de la voir respirer.
L’ensemble de cette proposition devient réalisable, à cette phase d’études avec 65% de matériaux recyclés et 35% en matériaux recyclables. Son étude a été menée en étroite collaboration avec l’association Les Connexions de façon à proposer une solution aussi osée que réaliste.

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